Du bon usage du Design Thinking. Une piqûre de rappel de R. Michael Hendrix de IDEO.

Cette semaine, je veux partager avec vous un excellent article de Fast Company dans lequel R. Michael Hendrix de la célèbre firme IDEO revient sur les égarements actuels autour du Design Thinking.

En effet, alors qu’il ne cesse de gagner en popularité, le Design Thinking est de plus en plus critiqué. On l’accuse de ne rien produire, d’être de la poudre aux yeux, de ne pas fonctionner.

A mon sens rien n’est moins vrai. Le Design Thinking est une démarche de conception pertinente qui offre aux acteurs d’un projet de conception une terminologie commune, un référentiel pour organiser et piloter leurs efforts, des principes fondamentaux utiles et un grand nombre d’outils divers et adaptés à de multiples situations que l’on peut rencontrer dans le cadre de la création d’un nouveau produit ou d’un nouveau service.

Le Design Thinking combine un ensemble de principes empruntés à l’heuristique, au raisonnement par abduction, à la résolution créative de problème et à la recherche empirique.

Correctement appliqué, il permet de diminuer méthodiquement les risques liés à la conception de quelque chose de nouveau face à une situation inconnue et d’augmenter l’efficacité des démarches d’innovation, voire même d’accélérer le time-to-market.

Cependant, si l’efficacité du Design Thinking n’a plus à être remise en question, la façon dont il est présenté et commercialisé par un nombre croissant de personnes peu scrupuleuses a effectivement de quoi inquiéter.

Je profite donc de cet article pour partager avec vous quelques messages essentiels que je répète en boucle à mes clients depuis des années et qui, je l’espère, pourront vous aider à questionner vos décisionnaires sur le bien fondé de leurs projets de conception.

Message n°1 : Pourquoi faites vous ça ?

L’exercice de conception en lui même n’a aucun intérêt si les bénéfices de ce qu’il s’agit de concevoir ne sont reliés à aucun indicateur d’impact stratégique clair et partagé.

Message n°2 : Sait-on ce qu’il s’agit de résoudre ?

Théâtraliser la conception à coup de hackathons et sur-valoriser l’étape de brainstorming ne sert à rien si la réflexion ne se base pas sur des apprentissages terrains rigoureux et pertinents.

La créativité appliquée à la résolution de problème n’échappe pas à la règle du garbage in / garbage out. Un excellent brainstorming appliqué à un problème mal défini ne donnera jamais de solutions efficaces.

Message n°3 : Au delà des effets d’annonce, s’agit-il effectivement de produire quelque chose ?

Concevoir est inutile si le projet ne prévoit pas un budget de production et si aucune équipe technique n’attend de spécifications pour construire quelque chose au sortir de la démarche.

Message n°4 : Au delà des maquettes et de la V1, qui va récupérer la responsabilité de ce produit, et qui va piloter son évolution et ses corrections futures ?

L’innovation est corrélée à la mesure et à l’amélioration continuelle de la performance d’une organisation, et nécessite la bascule des équipes du mode « projet » au mode « produit ».

A l’heure du continuous discovery/continuous delivery, le Design Thinking n’est plus seulement une façon d’organiser un projet de conception mais devient une philosophie à part entière qui rythme les améliorations et évolutions continuelles de l’offre de l’organisation.

Le Design Thinking est une démarche de conception comme il en existe des centaines. Elle permet assurément d’accomplir de grandes choses.

Mais toutes les démarches de conception du monde ne dispenseront jamais les organisations de savoir au service de quels intérêts elles orientent leurs efforts de conception et de production.

 

https://www.fastcompany.com/90257718/ideo-breaks-its-silence-on-design-thinkings-critics

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